Derniers tabous
Chercheur autonome à l’écriture inclassable, Robert Hébert poursuit son aventure sans prendre congé. Il affronte ici certaines des limites de la philosophie : la généalogie, l’enfance, l’autobiographie, la signature, l’événement, l’imaginaire, le poème, et s’en prend avec vigueur aux discours et aux institutions qui pavent leur propre désert et dressent les tabous de la pensée. Son exploration multiplie les formes de résistance, du document au fragment, de la citation à l’invocation, dans une pratique résolue de l’hybridation et une composition en boucles réflexives. Le multiple il faut l’incarner!
– Et toi, qu’as-tu fait de ta liberté de parler franc ou de créer ?
– La seule théorie est la pratique. Entre l’intime et l’encyclopédique, mes mots charrient les échos d’un même alphabet : en aval vingt-six lettres revenues de la philosophie pure, de l’histoire terrestre et de la langue en ses littératures. Tragédie, aspérités, jonglerie : j’y suis engagé depuis fort longtemps. Manière aussi de tirer plus loin les conséquences d’un travail sédimenté entre les siècles. Oui à un imaginaire de fond, l’image y naît, émergera un jour la forme de l’idée, universalisable. Entretemps, il faut au moins brasser la cage.