Chaque mois, un intellectuel différent (psychanalyste, sociologue, philosophe, artiste, écrivain, etc.) se laisse habiter, envahir par le monde extérieur – dans le sens le plus indéfini du terme. À la fin du mois qui lui a été attribué, il (ou elle) transforme en lui-même, puis dans la parole, ce dehors auquel il a offert son hospitalité. Depuis le silence, une voix surgira, seule avec le micro et ses fantômes. L’espace public, pour nommer celui-là, a peut-être ainsi la chance d’être interprété à nouveau, retraduit, avec un délai, en après-coup. Le style singulier de chacun a le champ libre, une aire de jeu où s’exercer, à l’intérieur d’une période d’environ vingt minutes. L’auditeur est le témoin de ces métamorphoses de l’air ambiant, de ces êtres qui tentent de s’approprier l’altérité qui les entoure, les constitue et, parfois, les possède.