Retour au numéro: Actualité de Parti pris
Entrer dans l’ouvrage de Vida Simon, c’est plonger dans un pays contrasté, agité de courants forts et de vents obliques, tout en volutes et lignes, en volumes et aspérités, en harmonies et césures de temps et de tons, voyageant en prose sous diverses latitudes. Ses œuvres ont ainsi vogué avec elle à travers les Amériques, l’Europe et jusqu’au Moyen-Orient, transitant par Montréal (sa contrée d’origine) et Fogo Island (Terre-Neuve), ses deux ports d'attache.
Vida Simon a le dessin comme nature première, l’enchantement comme main seconde, le corps et sa présence comme langage d’animation. Situées dans cet horizon, ses œuvres évoluent entre planéité, tridimensionnalité et surface imaginaire, donnant vie à des scènes de plain-pied qui évoluent dans un décor de « carton-pâte » : entendons ici une manière artisane, façonnant la matière narrative à partir de matériaux qui ont vécu. Par son regard et ses égards, le banal et le délaissé sont magnifiés, ravivés par un usage qui leur refait une beauté. Préserver, enrichir et créer — l’objet, le sujet et la mémoire pour les sauver de l’oubli — sont trois phares guidant ce projet personnel lié à l’expérience collective, tissant ses filiations depuis deux décennies.