Art et savoir

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Printemps

Anxiété

Tocqueville avait remarqué naguère que les Américains avaient une foi invétérée dans la perfectibilité humaine. Ce que les penseurs néopragmatistes comme Rorty et Cavell n’ont pas démenti en faisant du « perfectionnisme » ou « méliorisme » la clé de voûte de leur pensée politique : plus il y a d’individus qui font entendre leur voix singulière, moins il y a d’exclusion et de souffrance. Cette logique tient sur une équation assez simple, bien qu’en apparence contradictoire : l’accroissement des différences affermit l’unité.

Art et savoir

Nous pouvons penser que l’acte de juger une œuvre artistique était lié jadis à une conception qui opposait le sensible à l’intelligible, la contemplation à l’analyse, comme si les propos sur une œuvre, soumis aux jugements de valeur, relevaient d’une simple affaire de goûts. De nos jours, le jugement esthétique signifie communément une expérience sensible et mentale, maillant des rapports émotifs, des processus d’abstraction et un effort de conceptualisation.

Faire, défaire, refaire : la décolonisation chez Nadia Myre

Depuis le début de sa carrière artistique, Nadia Myre travaille sur deux thèmes étroitement liés. Le premier, d’ordre individuel, porte sur la question de la mixité identitaire ; le second, plus politique, traite de la violence coloniale à l’égard des Autochtones. Deux de ses œuvres du début des années 2000 sont emblématiques de ces questionnements.