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On fera fi du « noir amas de vapeurs pestilentielles » suspendu au-dessus de Montréal, si ce n'est du Québec tout entier, pour nous tourner vers une tout autre scène, quitte, ce faisant, à feindre d'oublier que la province semble sise au royaume du Danemark. Émane de ce théâtre-là un relent de pourriture dont il est à espérer qu'il fera bientôt un jour l'objet d'une mise en scène virulente et critique. Pour l'heure, c'est non sans reconnaissance que nous saluons le travail de Gilbert David et de Yves Jubinville, qui ont dirigé pour Spiraleun dossier riche et engagé sur le théâtre québécois. Dans la foulée du débat qui, depuis ce printemps, secoue et inquiète encore le milieu théâtral, nous sommes particulièrement heureux d'offrir à nos lecteurs et lectrices un dossier cherchant à présenter un état des lieux de l’institution théâtrale au Québec. Comme le soulignent Gilbert David et Yves Jubinville, ce dossier « se veut ainsi une sorte de réponse [...] à l’une des réflexions qui a animé le milieu ces dernières années et qui découlait du vaste remue-méninges entrepris lors des Seconds États généraux du théâtre professionnel en 2007 ». La réponse, il faut le préciser, s'avère quelque peu polémique...
LE PRIX SPIRALE EVA-LE-GRAND
LES FINALISTES POUR 2012-2013
Cette année encore, c'est à l'occasion de notre Rencontre printanière, le 4 juin dernier, devant une petite communauté composée de lecteurs et de collaborateurs du magazine, que nous avons eu le grand plaisir d'annoncer les finalistes du Prix Spirale Eva-Le-Grand pour 2012-2013 : Marie-Claire Blais, pour Passages américains (Boréal, 2012) ; Érik Bordeleau, pour Foucault anonymat (Le Quartanier, 2012) ; et Yvon Rivard, pour Aimer, enseigner (Boréal, 2012). Par ce prix (une œuvre d’un artiste québécois) décerné chaque année depuis 1995, Spirale veut reconnaître la contribution d’un ouvrage de réflexion sur des enjeux qui concernent aussi bien la culture actuelle que sa mémoire, et qui s’inscrit dans le travail de recension et de critique accompli par la revue elle-même. Le nom du lauréat ou de la lauréate sera dévoilé en octobre, dans notre numéro d'automne (no 246). La date et le lieu de la remise du prix seront alors précisés. Toutes nos félicitations aux finalistes !
LE PRIX DE LA CRITIQUE ÉMERGENTE
C'est aussi lors de notre Rencontre printanière que l'équipe de Spirale a dévoilé le lauréat de la première édition du Prix de la critique émergente. Il s'agit de Martin Hervé, pour son article « La chair et le signe » consacré au roman Les œuvres de miséricorde, de Mathieu Riboulet. En plus de la publication de son article dans notre numéro d'été (voir infrap. 86-87) et d'un abonnement de deux ans à Spirale, Martin Hervé a reçu un certificat de 1 000 $ de la librairie Olivieri. Rappelons que, par ce prix, Spirale et ses partenaires (les Éditions Nota bene, FIGURA, le CRILCQ, le Département d'études françaises de l'Université Concordia, ainsi que le Département de littérature comparée et le Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal) souhaitent encourager l'émergence, chez la relève, d’une critique culturelle qui ne renonce pas à l’invention et au risque de la pensée, et qui sait trouver dans l'actuel ce qui peut correspondre au développement et à la création d’une culture riche.
DES CHANGEMENTS À L'ÉQUIPE
C'est avec beaucoup de regrets que l'équipe de Spirale voit quitter certains de ses collègues et artisans. Il faut d'abord souligner le départ de Rose Marie Arbour, qui quitte le conseil d'administration dont elle faisait partie depuis 2007. Sa présence amicale et sa contribution généreuse au magazine vont beaucoup nous manquer. Nous devons également souligner le départ de Sandrina Joseph qui, malheureusement, quitte pour sa part le comité de rédaction. Sandrina s'est jointe à l'équipe en novembre 2006 et a depuis contribué avec énergie et détermination à la vitalité intellectuelle du magazine. Nous les remercions toutes deux sincèrement.Enfin, nous devons également faire nos adieux à une troisième collègue. Dit simplement, ce numéro d'été est hélas le dernier sur lequel aura veillé notre correctrice, qui nous quitte pour prendre une retraite plus que méritée. Dit de manière plus juste, Louise Nepveu fait ses adieux à un magazine dont elle a révisé, corrigé, parfois réécrit un peu plus de 100 numéros. Elle accompagne Spiraledepuis 1995, connaît ce magazine mieux que quiconque et a grandement participé à la réputation d'excellence et de rigueur qui est encore la sienne aujourd'hui. Louise Nepveu est irremplaçable ; ce serait déjà tout dire, mais ce serait encore insuffisant pour rendre compte de son professionnalisme, de sa culture, de son érudition, de sa gentillesse, de sa grande générosité, de sa disponibilité et de sa patience infinie. Dans mes fonctions de directeur, Louise a été pour moi une confidente, une complice et une amie. Et elle va me manquer. Il va sans dire que toute l'équipe la salue et la remercie chaleureusement.Sur une note plus heureuse pour Spirale, il nous fait grand plaisir d'annoncer la venue d'un nouveau collègue au sein du Comité de rédaction. Alexis Lussier, professeur au Département d'études littéraires de l'UQAM et auteur du recueil Les bestiaires (La Peuplade), se joint en effet à l'équipe. Spécialiste des esthétiques freudienne et lacanienne, ses recherches sont notamment consacrées aux œuvres de Bataille, Genet et Klossowski. Nous nous réjouissons de l'accueillir !
DANS NOTRE PROCHAIN NUMÉRO
Peu de revues, au Québec, ont eu autant d'importance que Parti pris (1963-1968), tant sur le plan littéraire que politique. Comme le rappellent les organisateurs du colloque international « Avec ou sans Parti pris », qui soulignera le 50eanniversaire de la revue les 2, 3 et 4 octobre prochains au Centre d'archives de Montréal (BAnQ), Parti pris a en effet joué un rôle crucial « dans le façonnement de l’identité québécoise (politique, économique, intellectuelle, littéraire, artistique et culturelle), qu’elle a d’ailleurs contribué à “nommer” sans complaisance ». À l’heure des bilans intergénérationnels, il nous est également apparu important de revenir sur l'héritage de cette revue qui a anticipé notre modernité en examinant ses percées et ses ratés, ses réussites ainsi que ses échecs. Ce dossier consacré à Parti pris, que dirigent Frédéric Rondeau et notre collègue Gilles Dupuis, interrogera ainsi « l’héritage que toute une génération de jeunes intellectuels, militants et engagés au sein de la revue, ont légué à leurs successeurs ». Précisons, en terminant, que le portfolio de notre numéro d'automne sera consacré à l'artiste de performance Vida Simon, dont le travail artistique sera présenté par Chantal T. Paris. Bonne lecture et bon été !