Retour au numéro:
Le magazine prend de nouveau forme neuve ! À la demande répétée d’une partie de notre lectorat, les images des portfolios d’artistes qu’accueille Spirale ne seront plus disséminées à travers l’ensemble d’un numéro, mais bel et bien regroupées autour du texte de présentation qui les accompagnera, préservant ainsi de manière plus tranchée l’autonomie des portfolios et des images que l’on cherchait parfois malgré soi à lier aux textes des rubriques et des dossiers.
On jugera de l’ironie du sort, puisque, pour inaugurer cette nouvelle disposition graphique, le portfolio de Christine Palmiéri et le dossier que présente Fabienne Claire Caland sur les « Fictions du tueur en série » sont, cette fois, dans un intime rapport de correspondances, ce que souligne avec force l’intitulé du texte que consacre Michaël La Chance au portfolio de Christine Palmiéri, « Nous sommes des serial killers. Sublime illusion pour cerveaux de plastique ». Outre que ce soit pour nous un très grand plaisir de l’accueillir de nouveau dans les pages de Spirale, magazine dont il a non seulement été codirecteur, mais pour lequel il a longtemps assumé une direction artistique innovatrice, Michaël La Chance signe ici une réflexion tout à la fois riche et inquiète qui se propose à nous comme un vis-à-vis littéraire au travail de Christine Palmiéri, artiste, mais aussi critique, commissaire et poète dont la démarche artistique interroge les problématiques de l’hybridité et les manipulations morphogénétiques que subit le corps par le moyen des biotechnologies. S’inspirant de l’œuvre sans chercher à en proposer une lecture immédiate, La Chance s’attarde moins sur les images qui la composent que sur ce qu’elles permettent d’élucider de l’époque et de la société.
À ce regard posé sur un monde « devenu chaos », Fabienne Claire Caland propose l’« évidence » d’une époque marquée par un « processus d’acculturation du tueur en série ». Le dossier qu’elle présente dans ce numéro s’intéresse à l’esthétique inquiétante du meurtre sériel dans ses « représentations littéraires, cinématographiques, télévisuelles et dans le jeu vidéo ». Dans « ce passage du réel à la fiction », ce sont également les implications politiques et économiques qui retiennent l’attention des collaborateurs de ce dossier. Car si le processus d’acculturation qu’ils interrogent tour à tour est marqué par l’esthétique, il l’est aussi par le politique : le passage à la fiction, comme le remarque Fabienne Claire Caland, étant le fait d’une « narration souvent amère sur une société qui a perdu ses idéaux, s’est réfugiée dans une “bien-pensance” tolérante échouée en son contraire (la pensée unique), patine sur la boue stratifiée de valeurs passées, patauge dans la merde de la barbarie en croyant nager dans l’eau bleue de la civilisation. »
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Les auditeurs de Radio Spirale seront heureux d’apprendre que la librairie Olivieri aura désormais une émission sur le site de notre projet Internet. Partenaire depuis les débuts de cette belle aventure, la librairie, formidable animatrice de la vie culturelle montréalaise, diffusera en effet certains des nombreux événements littéraires qu’elle accueille et organise régulièrement.
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Si tout comité de rédaction est voué à se renouveler, il reste que le départ de certains collègues et amis attriste tout particulièrement. Nous ne saurions trop souligner combien celui de Nicolas Lévesque nous peine. Psychologue en pratique privée, collaborateur de longue date, animateur et artisan de la première heure de Radio Spirale, Nicolas Lévesque s’est joint au comité de rédaction en janvier-février 2006, peu après avoir publié son premier essai, Le deuil impossible nécessaire. Essai sur la perte, la trace et la culture (Éditions Nota bene). Nos lecteurs seront toutefois heureux d’appendre qu’ils pourront continuer de le lire régulièrement en nos pages, notamment dans la rubrique « Psychanalyse », dont il a été le chroniqueur fidèle et surtout le critique sensible ces dernières années. Son dernier essai, (…) Teen Spirit. Essai sur notre époque, est paru cet automne aux Éditions Nota bene, dans la collection « Nouveaux Essais Spirale », dont il nous fait d’ailleurs grand plaisir d’annoncer qu’il assumera désormais la direction pour le magazine, demeurant par le fait même, nous nous en réjouissons, membre de l’équipe !
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Le nom du lauréat ou de la lauréate du prix Spirale-Eva-Le-Grand (2008-2009) sera dévoilé dans les prochains jours, comme seront annoncés prochainement le lieu et la date de la remise du prix, soirée à laquelle tous nos lecteurs et lectrices sont bien entendu chaleureusement invités ! Rappelons que les finalistes sont : Michaël La Chance, pour Corrida pour soi seul. Exercices (Triptyque) ; Ginette Michaud, pour Veilleuses. Autour de trois images de Jacques Derrida (Éditions Nota bene) ; David Solway, pour Le bon prof. Essais sur l’éducation (Bellarmin) ; et Nathalie Stephens, pour Carnet de désaccords (Le Quartanier).
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À PARAÎTRE dans notre prochain numéro : un dossier sur L’éthique à l’ère de la mondialisation, sous la direction de Dominic Desroches et Martin Provencher (no 230, janvier-février 2010), ainsi qu’un portfolio consacré au travail de l’artiste cubaine Glenda León.
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Une pensée pour Nelly Arcan…