Des nouvelles en bref...

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À l’occasion du numéro spécial (n228, septembre-octobre) que le magazine publiait en 2009 pour souligner son trentième anniversaire, le comité de rédaction avait invité la lauréate du prix Spirale Eva-Le-Grand 2005-2006, Catherine Mavrikakis, primée pour son remarquable ouvrage Condamner à mort. Les meurtres et la loi à l’écran (PUM), à commenter l’existence de ce prix de l’essai que le magazine remet annuellement depuis 1995. Son texte, « Lettre à quelques camarades sur la question du mépris et du prix de la pensée », outre la richesse des réflexions que Mavrikakis proposait sur la place de l’intellectuel dans la cité, avait ceci d’important, voire, à mes yeux, de remarquable, qu’il parvenait à dire et à décrire, en toute simplicité, ce que représente aujourd’hui un tel prix, aussi modeste soit-il. Le prix, écrit-elle, « ne vient pas couronner avec pompe et fracas un grand succès, mais au contraire montre que la culture fait circuler la culture, qu’il existe des liens entre les artistes, les penseurs et qu’une vision commune de la réflexion est possible hors des départements universitaires, des corporations ou encore des associations de spécialistes ». Depuis lors, chaque année, au moment où le comité de rédaction établit la liste des finalistes, puis quand vient le moment d’annoncer l’œuvre primée, je retourne immanquablement à ce texte, ne serait-ce que pour me rappeler que ce prix, en effet, « est peut-être en train de tenter de réanimer chaque année quelque chose qui est déjà mort : la pensée hors des institutions de savoir et de la spécialisation meurtrière pour la réflexion », et pour me rappeler, avant tout peut-être, que nous ne sommes pas les seuls à croire en de tels « rêves impossibles ».

NORMAND CHAURETTE
PRIX SPIRALE EVA-LE-GRAND 
2011-2012

Il va donc sans dire que c’est avec un très grand plaisir que l’équipe de Spirale invite collaborateurs et lecteurs à la Librairie Olivieri (5219, Côte-des-Neiges), le 23 octobre 2012, à 18 h 30, pour la remise du prix Spirale Eva-Le-Grand 2011-2012. Le prix sera remis à Normand Chaurette pour son audacieux Comment tuer Shakespeare (PUM, 2011), essai dont l’intelligence du propos, la richesse des réflexions sur la traduction et l’écriture dramaturgique, la qualité des « méditations shakespeariennes » ont d’emblée séduit les membres du jury. Toutes nos félicitations vont bien entendu au lauréat, mais également à Jacques Brault, finaliste pour son essai Dans la nuit du poème (Éditions du Noroît, 2011), ainsi qu’à Georges Leroux, pour son ouvrage intitulé Wanderer. Essai sur le Voyage d’hiver de Franz Schubert(Éditions Nota bene, 2011).

Nous profiterons également de l’occasion pour souligner la parution du présent numéro dont plusieurs de nos lecteurs et de nos lectrices attendaient sans doute impatiemment la sortie. Ce numéro présente en effet un dossier qui traite d’un sujet trop rarement abordé dans les pages de Spirale : la danse. C’est dire combien nous étions enchantés de pouvoir donner suite au projet des codirectrices de ce dossier, Michèle Febvre et Guylaine Massoutre, qui, sous l’intitulé « États de corps », ont réuni les contributions de créateurs, chorégraphes, danseurs et théoriciens invités à se pencher sur leur pratique ou leur champ d’observation et de réflexion. Ce numéro accueille également un portfolio de l’artiste multidisciplinaire Stéphane Gilot, dont Ève Dorais signe en ces pages la présentation détaillée, accompagnant pour nous l’œuvre complexe d’un artiste dont la « réflexion rhizomathique puise à l’histoire de l’art, l’architecture, la philosophie, le cinéma, la littérature, la cosmologie, la science-fiction, et transcende les frontières disciplinaires ».

NOTRE COLLECTION D’ESSAIS
FAIT PEAU NEUVE !

C’est une annonce qu’il nous tardait de faire, impatient de révéler à ceux et celles qui déjà connaissent nos « Nouveaux Essais Spirale » la nouvelle signature graphique de notre collection publiée aux Éditions Nota bene, grâce à l’excellent travail des codirecteurs André Lamarre et Nicolas Lévesque. Lancée en 2004, cette collection d’essais prenait le relais de la défunte collection « Spirale » fondée et dirigée par Pierre Ouellet de 2001 à 2003 aux Éditions Trait d’union. Dans l’esprit du magazine dont elle se veut encore et toujours l’extension essayistique, la collection « Nouveaux Essais Spirale » accueille des ouvrages interpellés par les grands enjeux (culturels, esthétiques, éthiques ou politiques) de la société, essais libres et variés où l’écriture, portée par une exigence critique, s’essaie à l’épreuve du genre. Au cours des dernières années, nous avons eu la chance d’y accueillir les œuvres d’auteurs, de philosophes et de penseurs tels Mathieu Arsenault, Frédérique Bernier, Terry Cochran, Nicolas Lévesque, Éric Méchoulan, Ginette Michaud, Jean-Luc Nancy, Christian Saint-Germain et Nathalie Stephens, mais aussi les réflexions d’artistes et de critiques tels Sylvain Campeau (photographie), André Lamarre (arts visuels), Glenda León (arts de performance), Pierre L’Hérault (théâtre) et Pierre Nepveu (poésie). C’est, en somme, à nos yeux, une collection unique qui mérite d’être (re)découverte ! Trois nouveaux titres seront lancés cet automne dans la nouvelle livraison graphique que l’on pourra découvrir ici en page 6. La parution du premier de ceux-ci, Claude Lévesque — Tendresse envers l’étrangeté (sous la direction de Patrick Poirier et Sylvano Santini), aura été soulignée le jeudi 11 octobre dans le cadre d’un événement consacré à la mémoire et à l’œuvre de l’ami disparu : « Pensées de l’amitié. Autour de Claude Lévesque », journées d’étude organisées les 11 et 12 octobre par Georges Leroux et Ginette Michaud à l’Université de Montréal. Le lancement des deux autres titres — Corps de papier. Résonances, d’Andrea Oberhuber, et Apparitions. Inventaire de l’atelier, de Louise Warren — aura lieu cet automne ; nous ne manquerons pas d’en aviser nos lecteurs et nos lectrices.

À VENIR

Le dossier du prochain numéro de Spirale (n243, hiver 2013) sera consacré aux « Nouveaux enjeux de l’édition » (sous la direction de Pascal Genêt et Patrick Poirier) et accueillera un portfolio consacré aux œuvres du peintre François Vincent, présenté par Sylvie Lacerte.

Bonne lecture !